Ovin maladie tremblante
La tremblante ovine
Derniére mise à jour le : 22/05/2019
La tremblante est une maladie nerveuse des petits ruminants.
Notions de base sur la tremblante
Elle est connue et décrite depuis le 18ème siècle (1730). Elle est rattachée au groupe des maladies appelées ESST:
Encéphalopathie : maladie caractérisée par une dégénérescence du cerveau
Spongiforme : la cervelle des animaux malades devient flasque et présente au microscope de nombreux trous qui rappellent l'aspect d'une éponge
Subaigue : après l'apparition des symptômes, l'état des malades s'empire de manière irrémédiable pour aboutir à la mort des sujets au bout de quelques semaines à quelques mois
Transmissible : la maladie est due à la transmission d'un agent pathogène. Sur la nature de cet agent pathogène, la théorie la plus reconnue est celle dite du prion.
La théorie du Prion (Pr. Prussiner)
L'entrée dans l'organisme (par voie alimentaire le plus souvent) d'une forme anormale et résistante aux enzymes de la PrP, dite PrP* (une protéine qui est présente à la surface des cellules nerveuses) entraîne la transformation des PrP de l'individu en PrP*. L'accumulation de ces PrP* provoque la destruction des cellules nerveuses.
Pour la tremblante, cette PrP* est appelée PrPsc, "sc" étant l'abréviation de "scrapie" terme anglais désignant la tremblante.
Appartiennent également à la même famille des ESST : l'Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB), la maladie de Creutzfeld-Jacob (MCJ) sous ses différentes formes.
Mais attention à ne pas faire l'amalgame : Même si les mécanismes de ces maladies sont similaires, la PrP* de la tremblante, celle de l'ESB ou du nouveau variant de la MCJ, et la PrP* de la forme classique de la MCJ ne sont pas les mêmes.
Cependant, pour l'instant, les tests rapides ne permettent pas de distinguer la PrP* de la tremblante de celle de l'ESB.
De plus, il n'est pas exclu que des ovins aient consommé des farines de viandes et d'os dans leurs aliments. Or, il a été montré qu'en cas de contamination d'ovins par l'agent de l'ESB, ces derniers le multipliaient et développaient une nouvelle forme de "tremblante".
Aussi, et bien que à ce jour aucune recherche sérieuse n'a mis en évidence une transmission de l'ESB à des ovins d'élevage, le risque que cette éventualité fait planer sur toute la filière nécessite de prendre les devants.
Les principaux symptômes
Les manifestations cliniques de la maladie apparaissent entre entre deux et cinq ans. Les symptômes sont variables. Ils entraînent la mort en un à six mois :
• changements de comportement
• démangeaisons
• tremblements
• incoordination motrice
• perte de poids
Les symptômes de la tremblante ne sont pas toujours caractéristiques. Elle peut être confondue avec d'autres maladies nerveuses ou parasitaires. C'est pourquoi il est indispensable de recourir au laboratoire pour poser le diagnostic de tremblante sur un animal. Le diagnostic se fait par la mise en évidence dans le cerveau de l'animal des lésions caractéristiques de la maladie (observation au microscope du cerveau : histologie) ou de la PrP* (ce sont les tests rapides).
PrP et gènes de sensibilité à la tremblante
Il existe au sein des populations d'ovinsdifférentes formes de PrP naturelles, non pathologiques. En fonction de la structure de leur PrP, les moutons ne développent pas de la même manière la maladie. Ce qui distingue ces différentes formes de PrP entre elles, c'est la nature de trois acides aminés que l'on trouve aux positions 136, 145 et 171 et que l'on désigne sous leurs initiales : alanine (A), arginine (R), glutamine (Q) et valine (V).
Quatre allèles du gène codant pour la PrP sont connus :
- VRQ : c'est la forme hyper-sensible à la tremblante. Lorsqu'ils sont contaminés par le prion, les moutons qui sont homozygotes VRQ/VQR développent rapidement la maladie. On retrouve des traces détectables de prion dans de nombreux organes de l'animal tout au long de l'incubation de la maladie.
· ARQ : il s'agit du gène originel. Les animaux porteurs de ce gène sont relativement sensibles à la maladie.
· AHQ : comme précédemment, le gène AHQ détermine une sensibilité intermédiaire à la tremblante. Il est relativement rare.
· ARR : c'est le gène de résistance quasi-absolue à la tremblante. Les animaux porteurs d'au moins un allèle ARR sont semi-resistants à la maladie. Dans ce cas, la multiplication du prion est très lente, elle se limite au système nerveux, et le prion n'est pas détectable avant l'apparition de signes cliniques.
Se prémunir à l'achat
- N'introduire que des béliers résistants à la maladie, c'est-à-dire ayant un génotype ARR / ARR.
- Pour les brebis, privilégier les anmaux porteurs au moins d'un allèle ARR.
Remarque : Dans le cadre des reconsitutions du troupeau pour les élevages atteints, le génotypage des animaux rachetés est obligatoire.
La réglementation
Elle passe - par une surveillance active et passive :
- déclaration obligatoire de toute suspicion de tremblante clinique
- campagne de tests en abattoir et aux équarissages
- par la définition des cheptels infectés :
- dès le diagnostic d’un ovin ou caprin atteint de tremblante
- par des mesures de police sanitaire
- euthanasie sans délais de tous les ovins présentant des signes cliniques de tremblante
- abattage de tous les caprins de l’exploitation
- abattage de tous les ovins très sensibles et sensibles (possibilité d’une dérogation pour le maintien durant deux ans des brebis sensibles pour l’auto-renouvellement)
- interdiction de livrer à la consommation du lait provenant d'un élevage infecté de tremblante et d'animaux sensibles ou non génotypés.
- repeuplement exclusivement avec des mâles résistants et interdiction de repeupler avec des femelles sensibles
- interdiction d’exporter durant trois ans
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