Haute Loire Actualité
Résurgence du charbon symptomatique
Derniére mise à jour le : 18/10/2023
Cette maladie est causée une bactérie, Clostridium chauvoei. Elle est présente dans le sol et y survit de nombreuses années sous forme de spores. Bien que connue depuis longtemps, la maladie avait presque été oubliée ces dernières années.
Quels sont les symptômes ?
Les bêtes atteintes présentent des troubles de l’état général, une forte fièvre, enflures chaudes et douloureuses avec formation de gaz, situées principalement dans les parties musculaires épaisses des membres et du tronc. Par la suite, les enflures deviennent vite froides et insensibles. Lorsqu’on touche ces enflures, on entend un crépitement. Cela entraîne rapidement la mort des animaux.
Pour avoir un diagnostic fiable, les prélèvements doivent être faits sur les animaux décédés au maximum 24h après la mort.
Comment les animaux se contaminent-ils ?
Des animaux sont souvent contaminés lorsqu’ils ingèrent des spores de Clostridium chauvoei. Elles pénètrent ensuite dans le système circulatoire via des petites blessures, notamment des muqueuses. C’est entre six mois et deux ans que les bêtes sont les plus sensibles.
Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cette résurgence :
- Les conditions climatiques. En raison de la sécheresse actuelle, l’herbe est moins fournie, les bêtes mangent à ras du sol, augmentant le risque d’ingérer des bactéries et/ou leurs spores.
- Les éleveurs ne vaccinant plus ou peu leurs bêtes contre le charbon symptomatique, les cheptels sont moins résistants à cette pathologie.
A ce jour, la vaccination reste le meilleur moyen de protection des troupeaux.
Réunion d'information
Le lundi 09 octobre, les GDS de l’Ardèche et de Haute-Loire ont organisé une réunion d’information à ce sujet au Béage. Les éleveurs altiligériens des communes de Chaudeyrolles, Les Estables, Freycenet-la-Cuche, Présailles, Le Monastier, Freycenet-la-Tour, Moudeyres, Laussonne et Saint Front y ont été conviés. Ce sont une cinquante d’éleveurs, dont une dizaine de Haute-Loire, qui ont répondu présents.
Attention aux confusions !
Anthrax, charbon symptomatique, entérotoxémie... Ces trois maladies, mortelles pour les bovins, peuvent facilement être confondues, créant parfois des malentendus.
En cas de contamination et de décès d’animaux, prêtez une attention particulière aux termes que vous employez, ils peuvent avoir de grandes conséquences, notamment au niveau de l’équarrissage. Précisez toujours s’il s’agit d’entérotoxémie, de charbon symptomatique ou bactéridien.
Petit rappel des pathologies que l’on retrouve derrière le terme générique « maladie du charbon ».
- L'anthrax, également appelé charbon bactéridien ou fièvre charbonneuse, est une zoonose et est donc réglementée. L’infection est causée par la bactérie Bacillus anthracis et affecte notamment bovin, ovin, caprin, équin. Dans les cheptels touchés, elle entraîne une mortalité rapide et soudaine des animaux contaminés. Les symptômes, présentés dans les formes aiguë et suraiguë, sont fièvre, respiration difficile, incoordination des mouvements, convulsions, écoulements sanguins par les orifices naturels, œdème parfois et mort.
On observe des résurgences de foyers de fièvre charbonneuse dues à l’enfouissement de cadavres d’animaux morts de charbon les siècles passés. Les sols sont contaminés car la bactérie peut survivre dans la terre sous forme de spores. Lorsqu’elles sont remises en surface (par des travaux de terrassement, de fortes pluies…), elles peuvent contaminer l’eau, les pâtures, les plantes fourragères ingérées par les animaux.
- Le charbon symptomatique, lui, n'est pas transmissible à l'homme et n'est d'ailleurs pas une maladie contagieuse. Au contact de l'oxygène (air, eau), les bactéries ne peuvent survivre qu'à l'état de spore d'où le faible risque de contamination.
- L’entérotoxémie est une maladie bactérienne pouvant entraîner la mort des animaux. Elle est due à une augmentation anormale de bactéries naturellement présentes dans l’intestin, notamment Clostridium perfringens. Cette affection n’est pas contagieuse et peut toucher des animaux de tout âge et toute race.
La modification de la flore intestinale peut avoir plusieurs causes : changement trop brutal de la ration, sevrage, mise à l’herbe sans transition, tout évènement pouvant créer un stress.
En se multipliant les bactéries libèrent des toxines qui vont engendrer les symptômes suivants : abattement, inconfort abdominal, diarrhées, convulsions puis mort, dans presque 100% des cas.
En raison de la rapidité d’apparition des symptômes, il n’existe pas de traitement curatif suffisamment efficace. L’éleveur doit prendre garde à limiter les facteurs de risques. Le meilleur remède est la vaccination.
En cas de mortalité inhabituelle, il est nécessaire d'en informer le vétérinaire, qui pourra au besoin faire analyser des prélèvements en laboratoire pour connaître la cause de la mort.
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