Ovin maladie chlamydiose
Questions / réponses sur la transmission de la chlamydiose ou chlamydophilose
Derniére mise à jour le : 22/11/2021
La chlamydiose est une maladie abortive des ruminants. Bien connue chez les ovins et les caprins, elle préoccupe également de plus en plus souvent les éleveurs de bovins. Annie Rodolakis est responsable de l'unité de recherche sur les chlamydia et les ricketsies de l'INRA de Tours. Elle répond à nos questions sur cette maladie.
Quelle est l'importance de la transmission verticale par rapport à la transmission horizontale chez les bovins ? Elle est décrite comme rare dans la littérature et pourtant à l'origine de la persistance de la maladie dans un élevage....
C'est effectivement mal connu chez les bovins, les études ayant été principalement réalisées chez les petits ruminants. Dans ces espèces, l'importance de la transmission verticale serait liée au moment où a lieu la contamination par rapport au stade de gestation. Des contaminations en fin de gestation pouvant entraîner la naissance de jeunes infectés. Dans certains troupeaux de petits ruminants, ce pourcentage peut être très élevé. Dans les troupeaux bovins, je ne sais pas.
Quel est le risque d'introduction de la maladie dans un élevage par les oiseaux ? (Je pense notamment à Chlamydophila psittaci...).
Le rôle des oiseaux dans la chlamydiose abortive est la question que l'on se pose depuis longtemps. Il ne semble pas très important pourtant avec les caractérisations moléculaires. Deux souches très proches de Chlamydophila abortus ont été isolées d'oiseaux et nous avons trouvé avec une équipe italienne dans des avortements ovins une souche de C psittaci ou très proche de C psittaci. Comme elle n'a pas été isolée nous avons simplement mis en évidence quatre gènes identiques à ceux de C psittaci.
Est-ce qu'il s'agit d'une maladie vénérienne chez les bovins ? La littérature est ici encore assez contradictoire.
Concernant la transmission vénérienne, le risque est réel mais il correspondrait plus à des infertilités ou des avortements très précoces par défaut de nidation de l'embryon qu'à des avortements en fin de gestation. Il y a eu un travail de l'équipe de Storz là dessus il y a longtemps. Ces avortements très précoces pouvant éventuellement servir à contaminer des vaches gestantes. Cependant le risque infectieux est beaucoup plus important lors d'un avortement en fin de gestation.
Quel est le risque réel pour les femmes enceintes ? La contamination et l'avortement sont elles systématiques ?
Là encore, pas de certitude. La contamination est possible et l'avortement aussi, mais le pourcentage de cas n'est pas connu. Pour ceux diagnostiqués et décrits dans la presse médicale, ces avortements s'accompagneraient de complications graves. Je crois qu'il faut vraiment éviter le contact d'une femme enceinte avec des troupeaux (ne pas oublier également la fièvre Q) le risque est trop grand.
Quels sont les désinfectants efficaces ?
Les chlamydia sont très fragiles: tous les désinfectants bactéricides marchent.
Concernant le diagnostic par PCR, jusqu'à quel moment peut-on faire les prélèvements ? Des prélèvements réalisés plus tard que le jour de l'avortement sont-ils valables ?
Plus on s'éloigne de l'avortement, plus l'excrétion devient aléatoire. Un prélèvement positif sera significatif ; en revanche un prélèvement négatif ne l'est plus dès 48 h après l'avortement, surtout pour les bovins où l'excrétion semble plus faible.
Pour les bovins l'utilisation des vaccins est hors AMM. La primovaccination doit-elle être faite en une ou deux injections ?
En chlamydiose, il s'agit d'un vaccin vivant il faut donc une seule injection mais on recommande une dose double que celle des ovins.
Propos recueuillis par Alexandra Senkowski
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