Bovin maladie salmonellose
Qu'est ce que la salmonellose ?
Derniére mise à jour le : 12/05/2023
La bactérie
La salmonelle vit à l’origine dans le sol et l’eau et colonisent le tube digestif de nombreuses espèces (mammifères, oiseaux, reptiles, insectes …). Les êtres humains peuvent aussi être contaminés. Très résistantes dans le milieu extérieur, elles peuvent survivre de 50 à 100 jours dans l’eau et plusieurs mois dans les couches superficielles du sol ou les déjections. On compte plus de 2500 types différents de salmonelles. Presque toutes sont pathogènes pour les ruminants. Citons, parmi les plus fréquemment rencontrées chez les bovins : Salmonella Typhimurium, S. Dublin, S. Montevideo. De nombreuses variétés de salmonelles peuvent faire avorter sporadiquement les vaches. Une des plus régulièrement abortive est Salmonella Dublin.
Épidémiologie
Les animaux se contaminent par l’intermédiaire d’eau ou d’aliments souillés par de la terre et surtout par des déjections d’autres animaux, de leurs congénères ou d’êtres humains (effluents illicites …). Dans un troupeau dans lesquels des animaux sont infectés l’excrétion fécale, généralement intermittente de la bactérie, peut se poursuivre pendant plusieurs années avec des pics d’excrétion en particulier autour des vêlages. A la ferme, les volailles, les oiseaux ou les rongeurs peuvent être des sources de salmonelles pour les bovins. De manière plus anecdotique du point de vue de l’épidémiologie, une femelle ayant avorté de salmonellose peut exréter des salmonelles dans ses secrétions utérines pendant un mois après l’avortement. Il peut arriver en de rares occasions que le lait soit contaminé.
Symptômes
Chez les bovins, les symptômes les plus typiques de la salmonellose sont des diarrhées parfois hémorragiques accompagnées de fièvre, sur des adultes ou, plus souvent, sur des veaux. La maladie touche des animaux isolés mais peut parfois prendre une forme épidémique. Des avortements peuvent également survenir, indépendamment ou non des cas de diarrhée. Ils ont lieu en général dans la 2ème moitié de la gestation. Il ne peut y avoir aucuns autres symptômes associés dans le troupeau. L’infection peut ne s’accompagner d’aucun signe visible (« porteurs sains »).
Diagnostic
Les avortements ne présentant pas de caractéristiques particulières, le diagnostic passe obligatoirement par des analyses de laboratoire. Le germe peut être recherché sur : liquide stomacal ou organe du fœtus (notamment foie, rate), cotylédon placentaire prélevé en position intra-utérine ou écouvillon vaginal. La technique utilisée au laboratoire est la bactériologie : mise en culture puis identification éventuelle du sérovar en cause.
Méthode de lutte
- Isoler si possible tout animal malade du reste du troupeau pendant au moins 15 jours.
- Se laver soigneusement les bottes, les mains et si possible changer de tenue après avoir soigné les animaux malades.
- Eviter toute visite extérieure (voisins, écoles).
- Installer un pédiluve (avec désinfectant agréé) à destination des intervenants extérieurs (vétérinaire, inséminateur).
- Pailler abondamment (10 kg/vache/jour), en particulier la case de vêlages ; curer et utiliser un asséchant de litière si nécessaire ; surveiller la propreté des abreuvoirs et les nettoyer aussi souvent que nécessaire.
- Ne pas laisser les autres espèces animales pénétrer dans les bâtiments d’élevage (volailles domestiques, chiens).
- Limiter les introductions d’animaux ; en cas d’introduction d’un animal, le laisser isolé.
- Eviter de souiller la table d’alimentation (pas de passage direct de l’aire paillée vers l’auge).
Et après
Gestion des fumiers
- Lors du curage des bâtiments d’élevage, stocker le fumier le plus loin possible des voies de circulation et éviter de souiller les routes.
- Limiter tout accès des animaux domestiques ou sauvages au tas de fumier.
- Si possible, laisser le fumier se décomposer pendant 1 an tout en limitant l’accès aux animaux.
- Ne pas épandre le fumier sur les prairies pâturées ou fauchées.
- Épandre exclusivement le fumier sur céréales et de préférence avec enfouissement à l’automne 2014 (éviter les épandages en bordures de rivières ou de points d’eau stagnante).
Gestion des bâtiments d’élevage à la sortie des animaux
- Sortir le fumier dès la sortie des animaux au pâturage.
- Retirer tout le matériel mobile.
- Nettoyer le bâtiment à l’eau chaude sous pression.
- Désinfecter avec un désinfectant agréé.
Gestion du matériel d’élevage (bétaillère, cage ou couloir de pesée ou de contention, épandeur)
- Nettoyer à l’eau chaude sous pression et désinfecter tout matériel d’élevage en copropriété après chaque utilisation et avant de le transférer à ses collègues.
Gestion des aliments
- Protéger tous les aliments des souillures animales (oiseaux, rongeurs).
Zoonose
Presque toutes les salmonelles sont contagieuses à l’Homme. La contamination se fait par voie orale à partir des mains souillées (fœtus, enveloppes fortement contaminés lors d’avortements des ruminants, matières fécales). Elle peut aussi faire suite à la consommation de denrées animales ou végétales contaminées d’origines très diverses (pour ce qui concerne les bovins : lait non pasteurisé, certains fromages au lait cru, viande insuffisamment cuite …). La symptomatologie est dominée par des signes digestifs avec une gastroentérite parfois mortelle par suite de déshydratation. Un éleveur ayant diagnostiqué un cas d’avortement salmonellique se doit : - d’en informer la laiterie qu’il livre, si celle-ci travaille le lait en cru - en vente directe de lait cru ou de fromages : de retirer les lots à mettre en marché le temps de s’assurer par des analyses de laboratoire (autocontrôle) que la production reste saine. - de renseigner sur l’ASDA, l’Information dans la chaîne alimentaire ou ICA si il y a eu au moins 2 cas de salmonellose bovine dans l’élevage en 2 mois.
Sources IDELE, GDS Centre,
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