Bovin maladie ehrlichiose
Prolifération des tiques : Comment vivre avec et connaitre les risques
Derniére mise à jour le : 11/05/2023
En se nourrissant du sang de leurs hôtes, elles sont les vecteurs de multiples agents pathogènes
Les tiques sont des acariens de grande taille qui prolifèrent dans les bois, les haies, ou les buissons. Si l’on compte plus de 40 espèces en France métropolitaine, 5 sont principalement connues pour se servir des grands mammifères comme hôtes. Présentes toutes l’année, on note cependant deux périodes où leur activité est plus importante : entre avril et juin, puis entre septembre et octobre.
Le sang : besoin vital de la tique
Il existe 3 stades de développement dans la vie d’une tique : la larve, la nymphe, puis l’adulte. A chacun de ces stades sera privilégié un groupe d’hôtes permettant à ce parasite de se nourrir d’un peu de sang et de continuer sa mue : petits mammifères et oiseaux pour les larves, jusqu’aux gros mammifères comme les cervidés ou les ruminants domestiques pour les adultes. L’homme n’est pas en reste puisque sa peau fine constitue un point d’ancrage idéal pour ces buveuses de sang. La ponte constitue également un moment clé dans le cycle de la tique qui aura alors là aussi besoin de se nourrir.
A chacun de ses repas, la tique pourra non seulement se contaminer avec un agent pathogène présent chez son hôte, mais aussi lui transmettre celui qu’elle pourrait potentiellement déjà porter
Le cycle de vie des tiques
Les maladies concernées
Plusieurs types d’agents pathogènes peuvent ainsi être véhiculés, qu’il s’agisse de bactéries, de parasites, ou de virus. Les maladies les plus fréquentes sont la piroplasmose (ou babésiose), l’anaplasmose, et l’ehrlichiose. Dans une moindre mesure, on peut considérer qu’un risque de transmission de la fièvre Q est également possible.
La maladie de Lyme, présente aussi chez l’Homme, et dont le diagnostic reste complexe, pourrait également provoquer des problèmes d’arthrite.
Principales maladies véhiculées par les tiques :
Maladie |
Agent pathogène |
Symptômes majeurs |
Piroplasmose (ou Babésiose) |
Parasite |
Chute brutale de production Forte fièvre Urine foncée Baisse de l’appétit Anémie Attention : mortelle si aucun traitement |
Anaplasmose |
Bactérie |
Souvent asymptomatique Sinon similaires à la piroplasmose Risque supplémentaire d’avortement |
Ehrlichiose |
Bactérie |
Forte fièvre Troubles respiratoires Gros pâturons, boiteries Avortement |
Fièvre Q |
Bactérie |
Troubles de la reproduction (avortement, non délivrance, métrite)
|
Il est essentiel de connaître les différents symptômes de ces maladies afin de les détecter au plus tôt et d’en avertir son vétérinaire pour apporter le traitement adéquat.
L’imidocarbe (antiparasitaire) est préconisé dans la lutte contre la piroplasmose, mais également contre l’anaplasmose en alternative aux antibiotiques de la famille des tétracyclines, qui restent le traitement de référence. Ces mêmes antibiotiques permettent également de traiter les bovins atteints d’ehrlichiose. Enfin, la lutte contre la fièvre Q est basée sur la mise en place de mesures de biosécurité et la vaccination, en prenant bien en compte le risque zoonotique.
Induire une immunité pour limiter les dégâts
Pour se prémunir de la transmission de ces maladies, il convient de doser le risque de contamination sur les différents lots d’animaux.
En effet, un contact maîtrisé avec les agents pathogènes permet aux animaux de développer une immunité naturelle limitant alors l’expression des maladies. Il est donc opportun de repérer les « parcelles à tiques » et de privilégier sur celles-ci la pâture raisonnée des jeunes animaux, en amont d’une gestation ou d’une lactation.
Attention toutefois à ne pas risquer la surinfestation, et à s’assurer d’un bon équilibre immunitaire de ces animaux par ailleurs.
Les vaches adultes, ou en fin de gestation, constituent quant à elles un groupe plus sensible aux différentes maladies citées et sont à écarter de ces mêmes parcelles. Enfin, une vigilance accrue est de mise pour les animaux nouvellement introduits, qui pourront être plus sensibles car non immunisés : un traitement spécifique de ces animaux sera alors à envisager avant la mise en pâture.
Lutter contre une infestation massive pour faire baisser la pression
La lutte contre les maladies transmises par les tiques passe logiquement par la réduction de l’infestation des animaux.
Un moyen simple à mettre en œuvre est de limiter l’accès aux zones à risques (friches, haies) en entretenant ces endroits et en barrant leur accès par la pose de clôtures adaptées.
Une lutte chimique est également possible, par le biais d’acaricides permettant de faire baisser la population de parasites sur les animaux et sur des périodes relativement courtes (1 à 2 mois). Si cette méthode réduira l’infestation, elle ne pourra pas pour autant éviter totalement le risque de transmission de maladies.
L’Homme, hôte de choix
La tique n’a que faire de la conscience humaine et ne fera pas de distinction entre l’Homme et l’animal quand il s’agira de prévoir un bon repas. Il faut donc savoir se prémunir de tout danger en adoptant les gestes appropriés : port de vêtements longs, inspection approfondie après passage dans les endroits à risques, et en cas de piqûre, utilisation d’un tire-tique et surveillance de la zone concernée. Consultez votre médecin pour tout renseignement.
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