Porcin réglementation identification
L'identification porcine incomprise
Derniére mise à jour le : 09/05/2019
Réforme de l'identification des porcins : François Orlowski témoigne : "on ne comprend pas vraiment"
Concrètement comment appliquer les nouvelles règles ?
L'identification devait rentrer au vigueur au 1er février. Pour les naisseurs, il faut tatouer l'oreille des porcs avec un numéro à 7 chiffres : numéro de l'exploitation et FR (pour France). Pour être abattus les porcs charcutiers doivent être frappés sur l'épaule gauche avec le numéro de l'exploitation. S'il y a deux exploitations, ils auront deux numéros différents.
Au niveau de l'identification, cela ne change pas grand chose. Le problème, c'est l'apparition de documents d'accompagnement qu'on n'avait pas avant. C'est très lourd à gérer car il faut les remplir à chaque fois que les porcs quittent l'exploitation et ça n'est pas toujours évident de le faire en bonne et due forme.
Comment cela s'explique-t-il ?
On ne comprend pas le but d'une telle mesure. Avant on faisait la facture au client et on lui donnait un document sanitaire qui témoignait que les porcs étaient indemnes d'Aujesky. Maintenant, il faut toujours le faire, donner la facture et en plus joindre un document d'accompagnement qui reprend le nombre de porcs chargés, le numéro d'immatriculation du véhicule, le nom du chauffeur...
Cela représente une perte de temps ? D'argent ?
On pratiquait déjà comme cela avant. Ensuite cela n'était plus nécessaire. Maintenant on le refait. Donc, Il a fallu réinvestir. C'est un surcoût pour l'exploitation et le tatouage et les frappes représentent du temps supplémentaire. Il faut que ce soit bien lisible. De plus, quand on travaille dans des grandes cases, il faut frapper à plat et cela n'est pas simple...
On nous explique que l'objectif est la traçabilité. Mais dans le système antérieur, elle existait déjà. Donc on ne comprend pas vraiment. En plus, suivant les départements, le document est ou n'est pas exigé à l'abattoir et cela crée un flou.
Il est imposé en Isère et dans l'Ain pour l'instant. On doit l'avoir en cas de contrôle.
Comment voyez-vous l'avenir ?
On a peur aussi que ce ne soit qu'un début car les autorités sanitaires veulent gérer tous les mouvements d'animaux comme cela se passe pour les bovins. Et sur les porcs ce sera très compliqué. Contrairement aux veaux, dont 50 naissent dans l'année, plusieurs centaines de porcs naissent par semaine même dans un élevage moyen. On a aussi des pertes, en plein air notamment, dues aux prédateurs. Et s'il faut qu'on boucle à la naissance...on ne sait pas comment expliquer ces pertes. Je crois que ceux qui ont établi ces documents ne connaissent pas notre façon de travailler. J'en profite pour adresser une mise en garde aux petits engraisseurs qui ont très peu de porcs et qui se présentent à l'abattoir sans le document. Certes, ils n'ont pas forcément de numéro, mais il faut le demander au GDS.
Et pour les élevages qui ont plusieurs sites ?
Si ceux- ci sont distants de plus de 500 mètres deux numéros d'élevage seront nécessaires (ou plus s'il y a d'autres sites). Les porcs devront donc être identifiés plusieurs fois et les documents d'accompagnement devront les suivre alors qu'ils ne quittent pas réellement l'exploitation. D'où notre problème de lisibilité de cette directive qui nous apparaît plus comme une contrainte administrative que comme une amélioration de la traçabilité au sein des élevages.
Notez-vous une relance du marché avec la crise avicole ?
Actuellement il y a une légère relance au niveau des prix. Le marché est assez porteur mais pas seulement à cause de la grippe aviaire. Pour le porc charcutier, on sort de plusieurs années de crise, l'an dernier a été assez moyen. Le marché est en flux tendu. Il y a un réel manque de matière première pour les entreprises françaises avec un volume d'importation de l'Union européenne en hausse. Au niveau du porcelet, les cours sont relativement bien orientés. La consommation tire suffisamment et les intégrateurs ont besoin de remplir les porcheries. Or ce sont eux qui font les cours. On peut donc être optimiste !
Propos recueillis pas Sylvie Bertholet.
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