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Bovin maladie ehrlichiose

Les tiques : de petits parasites, mais de grandes conséquences

Derniére mise à jour le : 11/05/2023

Les tiques : de petits parasites, mais de grandes conséquences !

De nombreuses espèces de tiques :

De nombreuses espèces de tiques sont recensées en France mais les plus fréquentes sont :

tique espèce ixodes - Ixodes ricinus :
très abondante dans nos contrées, elle a besoin d’humidité dans le milieu et se rencontre donc dans les forêts et les haies. Elle transmet notamment la piroplasmose, l’ehrlichiose, l’anaplasmose, la fièvre Q ou la maladie de Lyme.
tique espèce dermacentor marginatus - Dermacentor marginatus :
de nombreux mammifères sont ses hôtes et elle vit aussi dans les zones boisées mais elle supporte mieux le sec et elle transmet la piroplasmose ou la fièvre Q.
tique_dermacentor reticulatus - Dermacentor reticulatus :
elle se concentre sur la tête des bovins et peut transmettre la fièvre Q.

Un cycle très long:

Toutes les tiques ont le même cycle avec 3 stades : larve, nymphe et adulte. La tique attend sur un brin d’herbe qu’un hôte passe à proximité et elle s’accroche sur son hôte. Elle cherche une zone avec une peau fine et bien vascularisée et se fixe. Le repas est plus court pour les larves que les adultes, et dure de 2 à 10 jours.
Chaque stade se nourrit et passe donc par un hôte. Il peut s’agir du même hôte pour chaque stade, ou de 3 animaux différents (c’est le cas d’Ixodes). Une fois bien gorgée, la tique se détache et se laisse tomber au sol pour muer ou pour pondre.
Les stades libres (au sol) ont des durées variables : les œufs éclosent en 1 à 2 mois, et donnent des larves qui, après leur repas de sang, deviennent nymphes en 2 à 8 semaines. La nymphe prend son repas de sang puis devient adulte dans les mêmes délais. Une fois le repas de l’adulte effectué, la femelle pond entre 500 et 5000 œufs puis meurt. Selon les conditions météorologiques et le temps passé à trouver une proie, le cycle complet des tiques varie de 2 à 4 ans.

Des moyens de lutte variés :

Les tiques ont des prédateurs naturels : les musaraignes et les oiseaux, mais on note une nette augmentation de la population de tiques depuis quelques décennies.
L’entretien des parcelles avec le broyage des zones en friche et un fil électrique empêchant l’accès aux haies peuvent limiter l’infestation des animaux par les tiques.
Pour limiter l’impact des maladies transmises par les tiques, il est conseillé d’exposer les jeunes animaux aux tiques pour mettre en place une immunité solide sans signe clinique, avant que l’animal ne rentre dans sa phase de production.
 
Les maladies transmises par les tiques chez les ovins et caprins

Piroplasmose : urines foncées, forte fièvre et ictère

La piroplasmose est provoquée par des parasites : Babesia divergens ou Babesia ovis, rencontrée au printemps et en automne principalement. Après la morsure d’Ixodes, la maladie se déclare 3 à 5 jours après la morsure et les parasites pénètrent dans les globules rouges et les détruisent.

La piroplasmose se traduit par une très forte fièvre (41-42°C), l’émission d’urines moussantes et foncées (brunes - noires), un ictère (coloration jaune des muqueuses) et une baisse de production marquée voire la mort. Si l’animal survit, son immunité le protège pendant 3 à 4 ans.

Il n’existe aucun traitement avec AMM pour les petits ruminants, mais en appliquant le principe de la cascade, le vétérinaire peut utiliser l’imidocarbe (Carbésia®). La survie de l’animal et la reprise rapide d’état général dépend de la précocité du traitement. Des traitements adjuvants peuvent être nécessaires (perfusion, hépatoprotecteur…).

La prévention passe par l’entretien des pâtures et des haies et le passage du broyeur sur les friches. Des organophosphorés ou de la pyréthrine peuvent être utilisés pour limiter l’infestation par les tiques et si une pature est vraiment connue pour être à risque piroplasmose, un traitement préventif à l’imidocarbe (Carbesia®) peut être envisagé.

L’anaplasmose

L’anaplasmose ou « piroplasmose blanche » est également provoquée par une bactérie du sang : Anaplasma marginale et elle s’attaque également aux globules rouges mais l’hémoglobine n’est pas libérée dans le sang et donc les urines ne sont pas noires. Elle touche les petits ruminants et les bovins et la maladie se déclare 15 à 30 jours après la morsure. La maladie se soigne bien sur les jeunes animaux mais est plus grave sur les animaux adultes en production.

L’animal présente une forte fièvre, une constipation, une anémie (muqueuses pales) et une forte baisse de production. Des avortements sont possibles. La séroconversion est tardive (3 à 4 semaines après l’épisode clinique) et la PCR permet de détecter l’ADN de la bactérie.

Le traitement passe par une injection d’oxytétracycline pendant 5 jours ou d’imidocarbe (Carbesia®). En pratique, très souvent les 2 sont administrés ce qui permet de couvrir la piroplasmose, l’anaplasmose et l’ehrlichiose. Encore une fois, la précocité du traitement permet une meilleure survie des animaux et une reprise d’état rapide.

L’infestation des jeunes permet d’assurer une immunité durable mais ils peuvent quand même faire des cas cliniques et en mourir en cas de traitement tardif.

La maladie de Lyme : arthrite douloureuse

La borréliose de Lyme est causée par une bactérie (Borrelia burgdorferi) transmise par Ixodes ricinus.

La maladie se traduit par une fatigue, une inappétence, une baisse de production laitière, de la fièvre puis des arthrites récidivantes, des boiteries et des difficultés à se lever. Aucun signe n’est vraiment caractéristique et il s’agit d’une maladie insidieuse.

Le traitement repose sur l’injection d’oxytétracycline sur plusieurs jours voire semaines ou l’injection de pénicilline pendant 20 jours. Des anti-inflammatoires sont généralement administrés également.














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