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Haute Loire Actualité

Les avortements en élevage de ruminants

Derniére mise à jour le : 02/02/2024

Chez les ruminants, les avortements, quelle qu’en soit la cause, entrainent des pertes économiques, parfois importantes. Ils sont toujours un signal d’alerte qu’il faut prendre en considération.

Définition et causes

Au sens réglementaire, selon le Code Rural (article R223-79), « Est considérée comme un avortement l'expulsion du fœtus ou du veau, soit né mort, soit succombant dans les quarante-huit heures après la naissance, à l'exclusion des avortements d'origine manifestement accidentelle. »

Plusieurs causes peuvent mener à des avortements. Elles sont classées en deux catégories :

  • Les causes non infectieuses : cela regroupe les causes alimentaires (déficit énergétique, excès MAT, acidose, déficit en minéraux et/ou oligoéléments et/ou vitamines, ingestion de plantes toxiques, mycotoxines, etc…), les causes traumatiques (stress thermique, coup, stress de manipulation, etc…) et les causes génétiques (malformation, complexe vertébral, etc…)
  • Les causes infectieuses : liées à des virus (BVD, IBR, Schmallenberg, FCO, parvovirus, etc…), à des bactéries (brucellose, Fièvre Q, E.Coli, salmonellose, etc…), à des mycoses (aspergillus, mucor, etc…) et à des protozoaires (néosporose, toxoplasmose, etc…)

Lorsqu’un avortement survient, sa déclaration est obligatoire. Cette déclaration entre dans le cadre de la prophylaxie contre la brucellose. L’Etat prend alors en charge le déplacement du vétérinaire sanitaire, les frais liés à l’acte vétérinaire et aux analyses.

Le kit avortement du GDS 43

En bovin, on considère qu’il y a avortements répétés lorsque deux avortements (ou plus) sont signalés en moins d’un mois ou s’il y a plus de 4% d’avortements sur la campagne. En petits ruminants, on considère qu’il y a avortements répétés lorsque quatre avortements (ou plus) sont signalés en moins d’une semaine ou s’il y a plus de 5% d’avortements sur la campagne.

Le GDS43 propose « le kit avortement » à ses adhérents se trouvant dans cette situation. Les maladies inclues dans ce kit sont issues du travail fourni par le dispositif national OSCAR (Observatoire et Suivi des Causes d’Avortements chez les Ruminants). Sa finalité est d'améliorer la connaissance des causes infectieuses des avortements, afin d'adapter les mesures de diagnostic, de prévention et de lutte. Les causes infectieuses les plus fréquentes pour chaque espèce sont donc recherchées.

Le protocole mis en place est détaillé dans le tableau suivant :

 

 

 

BOVIN

PETITS RUMINANTS

Prélèvements

Vache avortée

Avorton (si accessible)

6 vaches ayant eu des problèmes de reproduction dans les 4 derniers mois

2 femelles avortées depuis moins de 48h

Avorton (si accessible)

Analyses

1ère intention :

sérologie brucellose et néosporose – PCR BVD/FQ/Erlichiose – recherche de mycoses

2ème intention :

sérologie néosporose ou PCR FQ sur les 6 vaches si résultats positifs sur la vache avortée

ou

si les résultats sont négatifs, recherche de la salmonellose et de la listériose

Sérologie brucellose – PCR Border Disease/FQ/chlamydiose/toxoplasmose – recherches de salmonellose/campylobacter et mycoses

 

Ces analyses complémentaires à la brucellose sont prises en charge à 100% dans la limite de 2 par épisode d’avortement.

N’hésitez pas à vous rapprocher de vos vétérinaires et du GDS.

Précautions à prendre

Dans le cas des avortements à cause infectieuse, certaines maladies abortives peuvent être contagieuses pour le troupeau et/ou être des zoonoses et sont donc transmissibles à l’Homme.

Des mesures de précaution peuvent être mises en place pour limiter le risque de contagion :

  • Manipuler l’avorton/les produits d’avortement avec des gants,
  • Maintenir à l’abri l’avorton et les produits d’avortement jusqu’à la venue du vétérinaire (du soleil, de la chaleur, des carnivores domestiques et sauvages, …),
  • Nettoyer et désinfecter le matériel utilisé en cas d’assistance à la mise-bas (même vos habits) ainsi que le box d’isolement où la femelle aura séjourné

Focus sur la Fièvre Q

La Fièvre Q est une zoonose bactérienne. Sur les ruminants, elle provoque des avortements, plutôt en fin de gestation, des infections de l’utérus et des métrites. Elle a un impact fort sur la fertilité des animaux. Transmise à l’Homme, les symptômes prennent la plupart du temps la forme d’un état grippal. Cependant, chez les femmes enceintes, elle peut provoquer des naissances prématurées et des avortements.

Les animaux infectés peuvent excréter des bactéries par les secrétions vaginales, le placenta, le lait et les excréments. Les bactéries peuvent être mises en suspension dans l’air, seules ou avec des poussières. La principale voie d’infection est respiratoire.

Le GDS43 s’est porté volontaire pour participer à une étude nationale sur la Fièvre Q. L’objectif de cette étude est de tester en conditions terrain le protocole d’acquisition de « statut de troupeau », mesurer dans les élevages suivis la fréquence de circulation de la Fièvre Q et sensibiliser les éleveurs proposant un accueil au public face à cette zoonose.

En Haute-Loire, quatre cheptels (un bovin laitier, un bovin allaitant, un ovin et un caprin) font partie de l’étude.

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