Haute Loire Actualité
La biosécurité en élevage
Derniére mise à jour le : 12/12/2023
La biosécurité désigne les mesures préventives mises en place en élevage pour limiter les risques d’introduction, de circulation et de propagation des principales maladies. Quelle que soit l’espèce élevée (bovin, petit ruminant ou porcin), des mesures de gestion de l’élevage peuvent être mises en place.
Face aux risques, il y a plusieurs moyens de prévention : la mise en place d’un zonage d’exploitation, la mise en place du principe de marche en avant, la protection contre l’introduction des pathogènes, la protection contre la circulation des pathogènes et la protection contre la diffusion des pathogènes.
Le zonage d’exploitation
L’exploitation doit être divisée en 3 zones :
- La zone d’élevage : il s’agit de la zone où sont détenus les animaux. Elle est réservée aux éleveurs et personnels autorisés.
- La zone professionnelle : située à l’extérieur de la zone, elle est réservée à la circulation des personnes et véhicules autorisés, au stockage et au transit des animaux entrants et sortants.
- La zone publique : c’est une zone de libre-circulation des personnes et des véhicules.
(source IFIP)
Exemple de zonage sur une exploitation de ruminants :
(source GDS FRANCE, sur inspiration de l'IFIP)
La marche en avant
Quand cela est possible, le principe de « marche en avant » doit être appliqué : se déplacer et travailler selon un certain ordre, sans revenir sur ses pas. Lors du paillage ou de l’alimentation, il s’agit de s’occuper d’abord des animaux les plus fragiles, puis des animaux sains, pour finir pour les animaux malades ou récemment introduits (ces derniers présentant le facteur de risques le plus important).
Empêcher l’introduction d’agents pathogènes
Plusieurs choses peuvent être responsables de l’introduction de maladies : les intervenants en élevage, les animaux récemment introduits, les animaux vecteurs (animaux domestiques et faune sauvage), le matériel commun à plusieurs exploitations et le contact entre animaux de troupeaux différents.
Permettre aux intervenants en élevage de se laver les mains et les bottes est un bon moyen de prévention. Plusieurs solutions sont envisageables : point d’eau, lave-bottes, pédiluve (toujours maintenu propre), distribution de surbottes. Encourager le changement de cotte à l’arrivée sur votre exploitation permet également de vous protéger.
Pour l’introduction d’animaux, nous vous conseillons de privilégier l’achat d’animaux, pour lesquels il est facile de mettre en place une période de quarantaine. Elle doit durer de l’arrivée des animaux à la réception de leurs résultats d’analyse. De la même manière, nous vous recommandons de réaliser un dépistage avant-vente pour connaître le statut sanitaire et de limiter le nombre d’élevages « fournisseurs ».
Lorsque des véhicules sont partagés entre plusieurs exploitations, ils doivent être bien nettoyés (idéalement désinfectés) avant et après chaque utilisateur.
Pour éviter le contact entre animaux voisins, nous recommandons d’utiliser des haies ou double clôtures, de privilégier le pâturage alterné et d’éviter le point d’abreuvement commun.
Empêcher les pathogènes de circuler et de s’installer dans l’élevage
Le maintien d’une bonne immunité générale au sein du troupeau passe par l’accès à une alimentation et une eau de qualité et en quantité suffisante, de bonnes conditions de logement et la mise en place de moyens de prévention (vaccination et traitements antiparasitaires). L’apport complémentaire de vitamines et oligoéléments permet également de travailler sur l’immunité globale du troupeau.
Pour prévenir la diffusion de maladies, il est important d’isoler les animaux malades dès l’apparition des premiers signes cliniques.
D’une manière générale, il est recommandé de regrouper les animaux par groupes d’âge ou stades physiologiques similaires.
Empêcher les pathogènes de diffuser en dehors de l’élevage
Afin d’éviter la diffusion de pathogènes vers l’extérieur, la première précaution à prendre est de ne laisser sortir de l’exploitation que les animaux sous statut sanitaire connu, dont les prises de sang et analyses ont été faites récemment.
Les effluents d’élevage peuvent être des sources de contamination de l’environnement. Il est donc conseiller de les stocker à l’écart des parcours empruntés par les visiteurs et les animaux, loin des points d’eau. Ils doivent également être stockés suffisamment longtemps avant d’être épandus.
Les animaux ne doivent pas avoir accès à l’aire d’équarrissage. Elle doit également être protégée des animaux sauvages. Les cadavres, avortons, délivrances doivent être retirés et y être placés le plus rapidement possible.
Cas concret
Un éleveur introduit dans son élevage un taureau, venant d’un autre département. Il est directement mis avec les vaches. Le dépistage sanitaire réglementaire est réalisé un peu tard. Il met en évidence que cet animal est porteur du virus de la BVD, et même IPI. Le taureau est retiré du lot et abattu, après deux mois de cohabitation avec les vaches.
Deux mesures importantes de biosécurité n’ont pas été respectées (la mise en quarantaine de l’animal introduit et la réalisation tardive du dépistage sanitaire) ici et vont avoir de lourdes conséquences. En effet, pendant plusieurs mois, une vingtaine de veaux IPI va naître.
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