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Gare aux tiques !

Derniére mise à jour le : 30/05/2024

La sortie des animaux au pâturage coïncide avec une période de forte activité des tiques. Ces parasites peuvent être vecteurs de maladies ciblant, notamment, les ruminants.

Une grande famille d’espèces

Un grand nombre d’espèces de tiques ont été recensées en France (une quarantaine). Cependant, on retrouve cinq espèces majoritaires sur les grands mammifères. Elles sont présentes toute l’année. Deux périodes d’activité plus importante sont néanmoins remarquées : d’avril à juin puis entre septembre et octobre. Ce sont sur ces deux périodes que les conditions d’hydrométrie et de température les plus favorables sont réunies.

Toutes les espèces ont un cycle de développement commun, composé de 3 stades physiologiques : larve, nymphe et adulte. Pour passer de l’un à l’autre, la mue est précédée d’un repas de sang. Les femelles vont prendre un dernier repas de sang, durant la fécondation, avant la ponte.

Des vecteurs de maladies importants

En se nourrissant sur un animal infecté, la tique va prélever, lors de la morsure, des agents pathogènes (bactérie, parasite, virus…). Elle va ensuite multiplier et retransmettre ces agents pathogènes à d’autres hôtes sur lesquels elle va prendre un autre repas de sang. La tique est donc un vecteur d’agents pathogènes, responsables de maladies animales et humaines.

Lorsqu’elle se fixe sur un hôte, elle peut y rester accrochée jusqu’à deux semaines. Via la salive de l’animal, les pathogènes transite de l’animal infecté à la tique ou vice-versa.

Source schéma : Sous le microscope - Bruno Maucourt

En raison de la diversité importante des espèces qu’elles peuvent infecter, elles peuvent être porteuses d’un grand nombre d’agents pathogènes différents. Cela facilite la circulation des micro-organismes pathogènes au sein des espèces d’hôtes.

Les maladies transmises

Maladie	Espèce cible	Agent pathogène	Symptômes majeurs
Piroplasmose (aussi appelée Babésiose)	Bovin/Ovin/Caprin	Parasite	Chute de production brutale Forte fièvre Urine foncée et moussante Baisse d’appétit Anémie
Anaplasmose	Bovin/Ovin/Caprin	Bactérie	Souvent asymptomatique Sinon similaires à la piroplasmose Constipation Risque supplémentaire d’avortement Gros jarrets
L’Erlichiose est une anaplasmose particulière touchant les bovins. Elle fait partie des maladies ciblées dans le kit Avortement proposé par le GDS.
Maladie de Lyme	Bovin/Ovin/Caprin	Bactérie	Fatigue Baisse de production laitière Fièvre Arthrites récidivantes Boiterie
Fièvre Q (risque de transmission faible)	Bovin	Bactérie	Troubles de la reproduction (avortement, non délivrance, métrite)

Reconnaître tôt les symptômes évocateurs de ces maladies est essentiel pour confirmer le diagnostic et ainsi y apporter le traitement adéquat le plus rapidement possible.

Hyalomma marginatum est le vecteur principal, en Europe, de la Fièvre Hémorragique de Crimée-Congo (FHCC). Cette espèce a été détectée récemment en Corse et dans le Sud de la France (jusqu’en Ardèche et dans la Drôme). Elle est reconnaissable à sa grande taille, son corps rougeâtre et ses pattes bicolores. En médecine vétérinaire, la plupart des animaux infectés sont asymptomatiques. En revanche, en médecine humaine, les symptômes sont généralement peu sévères et s’apparentent à ceux d’une grippe. Dans des formes plus fortes, des hémorragies et une dégradation des fonctions rénales et hépatiques ont été observés. Les formes les plus graves entraînent le décès des individus infectés.

La lutte contre les tiques

La meilleure manière d’éviter des manifestations cliniques importantes de ces maladies est d’induire une immunité contre ces agents pathogènes. En plaçant de jeunes animaux, ayant un bon statut immunitaire par ailleurs, sur des prés à risque, ils vont être en contact avec les pathogènes et développer une immunité naturelle qui limitera l’expression future des maladies.

Ces parcelles jugées à risque ne devront pas être proposées aux animaux ayant un statut immunitaire plus faible (animaux nouvellement introduits, vaches en fin de gestation, etc).

Nous recommandons donc d’y mettre les génisses, en première année de pâture. Leur immunité sera ainsi mise en place avant la gestation.

Un moyen simple à mettre en œuvre est de limiter l’accès aux zones à risques (friches, haies),en barrant leur accès par la pose de clôtures adaptées, et d’entretenir ces endroits.

L’utilisation d’acaricides présente un intérêt pour limiter une infestation massive, certains de ces produits ayant un effet prolongé. Ils n’empêchent néanmoins pas la transmission des maladies.

N’oubliez pas que l’Homme est également hôte de la tique et qu’elle est susceptible de lui transmettre des maladies (par exemple la maladie de Lyme, la fièvre hémorragique de Crimée-Congo). Pour vous protéger, vous pouvez porter des vêtements longs si vous devez traverser des zones à risque. N’hésitez pas à consulter votre médecin pour tout renseignement.

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