Bovin réglementaire prophylaxie
Fusion de cheptels
Derniére mise à jour le : 20/05/2019
Le mélange de deux troupeaux, avec des animaux à tous les stades de production présente des risques sur les plans sanitaires & zootechniques. Même s'ils ne permettent pas d'envisager toutes les hypothèses, les conseils ci-contre doivent permettre de se prémunir des principaux et plus graves problèmes.
Lorsque deux exploitations sont amenées à fusionner, il y a quelques précautions sanitaires à prendre pour éviter de se retrouver quelques temps plus tard avec des problèmes sanitaires importants : diarrhées sur les veaux, avortements, métrites, infécondité, toux et broncho-pneumonies, chutes de production inexpliquées,...
En fait, chaque troupeau a son histoire, son environnement, son microbisme avec lequel il vit généralement en harmonie depuis plusieurs années. Mais lors du mélange, les virus, les bactéries, les parasites de chacun des élevage vont contaminer massivement des animaux de tous ages qui arrivent et ne sont pas immunisés. Pire : lorsque les animaux introduits sont nombreux, s'ils tombent malades ils vont ré-excretter de manière massive leurs microbes autour d'eux et rompre l'équilibre pré-existant dans le troupeau. Enfin, il convient de ne pas négliger les conditions d'ambiance : là où 40 vaches vivaient sans problèmes, 60 ou 80 vaches seront forcément à l'étroit. Ventilation, place à l'auge, agencement de la nurserie,... autant de points qu'il faut sérieusement étudier avant de déplacer les animaux.
Quelques analyses simples vont identifier les principaux risques infectieux. Un protocole de prévention adapté durant les deux années qui suivent la fusion doit alors vous permettre de passer le cap en limitant les soucis.
D'une manière générale on peut dire vis a vis de la plupart des maladies infectieuses que :
+ cheptel sain fusionant avec un cheptel sain : pas de risque particulier
+ cheptel infecté et immunisé fusionnant avec un cheptel infecté et immunisé vis à vis des mêmes microbes : d'une manière générale pas de risque spécifique lié à la fusion, mais attention à ce que des animaux mis dans des conditions de stress ne présentent pas des symptomes de maladie
+ cheptel sain avec un cheptel infecté : en l'absence d'une prévention spécifique et adaptée, le mélange des animaux présente d'importants risques sanitaires.
Se mettre en conformité avec l'identification
Notification des mouvements et cessation
Les bovins sortant de Monsieur X doivent être notifiés en sortie E pour cause de "fusion avec l'exploitation Y". A l'inverse, l'éleveur Y doit notifier ces bovins pour entrée A en provenance "fusion avec l'exploitation X".
L'éleveur X doit renvoyer une déclaration de cessation d'activité pour son exploitation au GDS grâce au formulaire.
Cette procédure est simple, mais souvent fastidieuse car elle nécessite la recopie ou la ressaisie en double de l'ensemble des animaux déplacés. Aussi, le GDS vous apporte une aide en pré-tabulant vos notifications avec les animaux concernés. Vous n'avez plus qu'à indiquer la date du déplacement et à signer le document.
Evaluer le statut sanitaire et le niveau d'immunité des troupeaux à fusionner
Equivalence du statut IBR
Une des premières choses à regarder, c'est si les 2 cheptels ont le même statut vis à vis de l'IBR. Si la situation des deux troupeaux est différente (par exemple l'un est indemne et l'autre est positif), il faut assainir avant la fusion pour avoir un état similaire des deux cheptels.
Si vous ne connaissez pas votre statut, il vous suffit de contacter votre GDS.
Le dépistage de la BVD
Ce qui est intéressant pour cette maladie, c'est de faire une sérologie sur une douzaine de jeunes bovins agés de 9 à 18 mois pour savoir si la BVD circule dans le troupeau ou non. Suite aux résultats, il faudra mettre les troupeaux au même niveau d'immunité (si circulation chez l'un alors vaccination chez l'autre). Car le danger en cas d'introduction du virus dans un troupeau non protégé est de rencontrer des problèmes de reproduction, et de se retrouver avec des IPI si les mères sont contaminées en début de gestation.
Le dépistage de la Fièvre Q
La fièvre Q se manifeste chez les bovins principalement par des avortements et des métrites. Des formes respiratoires sont également décrites. La maladie est provoquée par une petite bactérie très résistante dans l'environnement. Le portage chronique sans symptômes est fréquent (environ 1 bovin sur 6). Généralement la contamination se fait au contact d'animaux malades ou porteurs (délivrances de vaches ayant avorté, fumier et crottes d'ovins porteurs,...).
Pour faire le point sur cette affection, il faudra prélever dans chacun des troupeaux des animaux représentatifs de toutes les tranches d'âge :
- 5 animaux d'environ 1 an,
- 5 autres de 2 ans,
- et les 5 derniers des animaux adultes (primipares, deuxième lactation...).
Prise de sang pour connaître le niveau d'immunité
de ses animaux vis à vis de la BVD, de la Fièvre Q,...
Dépistage de la paratuberculose
C'est une maladie incurable avec une incubation de plusieurs années. La contamination se fait par absorption de la bactérie au moment de la tété, ou lors de l'ingestion d'aliment et d'eau contaminés par des bouses.
Le dépistage est recommandé s'il y a des antécédants dans l'un ou l'autre des deux troupeaux ou des facteurs de risques liés à l'environnement des animaux (patures) dans les futurs parcs.
La prévention du parasitisme
Il faut qu'au moment du regroupement, les animaux n'aient pas des infestations parasitaires trop différentes.
Pour y aboutir il convient dans un premier temps d'harmoniser les objectifs et les protocoles de traitements dans les deux élevages en fonction des catégories d'animaux et des patures (produits, dates de traitements).
Au moment de la fusion, un traitement adulticide peut être un appoint interessant afin d'éviter des surprises.
Réaliser le mélange des animaux au moment optimal :
- période la plus favorable : mise à l'herbe, printemps, été.
- pb de comportement : établissement d'une nouvelle hiérarchie
- adaptation des vaches laitières au matériel de traite . La prévention continue . Prévenir les diarrhées des veaux
La prévention continue:
Prévenir la diarrhée des veaux
Ce qui arrive fréquemment:
- les bâtiments deviennent trop juste en place, il y a donc surpopulation.
- un autre facteur, l'immunité colostrale la première année de la fusion est différente entre les méres des différents cheptels. C'est là qu'il est judicieux de faire une vaccination raisonnée suivant les infections rencontrées les précédentes années.
Pour éviter de tomber dans cet engrenage infernal, il faut toujours veiller à avoir assez de cases pour pouvoir nettoyer et désinfecter entre chaque veau, on peut également améliorer la qualité du colostrum par la vaccination de la mère. De plus, une banque de colostrum peut s'avèrer très utile dans le cas des diarrhées.
Les maladies respiratoires
L'expérience à montrer que durant les deux premières années , la vaccination semble indispensable. Aussi, il est fortement conseillé de voir avec son vétérinaire. Par ailleurs, il est préférable de privilegier l'intégration lors de la mise à l'herbe cela permet aux animaux de se faire une immunité similaire avant la rentrée à l'étable.
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