Haute Loire Actualité

Elevage Ovin Allaitant : Adapter ses pratiques pour limiter les réformes

Derniére mise à jour le : 12/12/2023

Le projet multi partenarial [1] « MA -MEAT » a été initié en juin 2023 et durera 3 ans. Il prend la suite du projet ACCORDEON (Analyser les Caractéristiques des Carrières de brebis pour Optimiser la Rentabilité et la Durabilité des Elevages OviNs) qui a mis en avant la récurrence des mammites dans les causes de réforme. En effet, dans les 3 races étudiées (BMC, Noire-du-Velay et Grivette), 32% des brebis réformées le sont à cause d’une mammite.

Construction du projet

Les éleveurs ovins ont aujourd’hui la volonté commune d’améliorer le niveau sanitaire de leur élevage afin notamment de diminuer les réformes liées aux affections.

Le projet MA-MEAT s’inscrit dans la continuité de différents protocoles menés ces dernières années.

Avec le projet ACCORDEON, FEDATEST a étudié en détail les carrières des brebis afin d’en ressortir les éléments de conduite d’élevage (rythme, âge à la première mise-bas, période de mise-bas, prolificité etc.) déterminant leur réforme précoce. Une grille de saisie des observations de carrières des brebis a été développée et installée dans quinze élevages Noire du Velay, Grivette et Blanche du Massif Central. Une base de données a été constituée sur les affections récurrentes dans les élevages ovins allaitants de la région et a permis notamment de déterminer les principales causes de réforme des brebis. Un premier bilan a mis en avant la prépondérance des mammites dans l’ensemble de ces races. Après ce premier travail, le projet MA-MEAT a pour but d’identifier les facteurs d’apparition des mammites et les leviers d’action au niveau du troupeau et du système de production pour réduire les réformes liées à cette pathologie.

Notre région Auvergne-Rhône-Alpes présente une grande variabilité de climats, de sols et donc de systèmes d’élevage. L’apparition de cette affection peut donc être expliquée par de multiples facteurs. Afin de diminuer l’apparition des mammites en élevage, il est donc nécessaire de mettre en place une méthode d’accompagnement adaptée à chacun de ces systèmes.

L’application de l’approche globale de la santé en élevage permettra de ne plus se concentrer uniquement sur la recherche et l’éradication des agents infectieux mais aussi de travailler sur les facteurs de risques de développement de maladies propres à chaque élevage. Cette approche multifactorielle interroge le fonctionnement du système de production, les pratiques des éleveurs et les conditions d’élevage. C’est pour cela qu’une variété importante de partenaires, dans des domaines d’expertise différents, est impliquée dans le projet. La FRGDS AURA ainsi que le GDS Haute-Loire vont s’investir dans le projet pour travailler sur les points clés de la santé.

Résultats attendus

Ce projet vise à mesurer l’impact économique et environnemental d’une réforme pour cause de mammite et de l’application de nouvelles pratiques de gestion issues de ce projet.

Les résultats attendus sont de trois types.

Un état des lieux des pratiques d’éleveurs ayant déjà rencontré ce problème sera dressé, par la saisie de données en élevage.
La modélisation du fonctionnement technico-économique des systèmes d'exploitation permet la mise en évidence de « cas-type ». Pour chaque typologie d’exploitation, un cas-type est établi. Il constitue une référence moyenne pour un système donné et sert de support de modélisation de changements techniques et stratégiques d'une exploitation agricole.
Cette modélisation, couplée à une approche génétique, permettra la construction d’un outil de simulation et d’orientation des éleveurs.

Cet outil d’aide à la décision devra les aider à mieux prévenir le risque d’apparition de mammites et donc à mieux gérer leurs réformes. L’objectif est, in fine, de d’augmenter la productivité et conforter le revenu des éleveurs.

A l’issue du projet, plusieurs livrables seront proposés. Pour les éleveurs et les techniciens, ce seront des outils numériques simples permettant de valoriser les indicateurs retenus dans le projet, des articles dans la presse spécialisée, des plaquettes et l’intégration de nouvelles références dans les outils de conseils actuels. Pour les vétérinaires, ce seront des outils pour la prise en compte des indicateurs retenus lors des visites sanitaires annuelles et des publications dans les revues professionnelles et auprès des GTV. Des interventions dans les établissements agricoles seront également organisées.

Ce projet d’envergure est mené en Haute-Loire, pour tous les éleveurs de la Région. Il amènera des réponses techniques à des problématiques rencontrées sur le terrain et permettra de gagner en performance économique.

(Source : comité de pilotage MA-MEAT)

[1] Les organismes partenaires impliqués sont : le groupement technique vétérinaire, les Chambres d’Agriculture 42 & 43, le CORAM, le GDS, l’IDELE, l’OS ROM, SICAREV Coop & VetAgro Sup.

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