Bovin Maladie Besnoitiose
Des éleveurs touchés racontent
Derniére mise à jour le : 12/04/2023
Cédric conduit en lot son troupeau d’allaitantes et vise une éradication progressive de la maladie.
La besnoitiose a été découverte en avril 2008 (cas clinique) avec 10 cas cliniques en été 2008 et 7 en 2009. L’exploitation s’est inscrite en 2009 au groupe expérimental proposé par le GDS au cours des assemblées de secteur. Les premières analyses sur tous les bovins de plus de 6 mois ont été faites au printemps 2010 (39 bovins positifs sur 100).
En 2010 et 2011, une protection insecticide importante a été faite sur les génisses (butox pour on sur le dos plus pulvérisation sur les pattes répétée sur la période estivale). Cette technique s’est avérée coûteuse, gourmande en temps, et d’une efficacité limitée.
Au printemps 2012, la décision est prise de constituer un lot de vaches négatives et un lot de positives pour préserver le pré troupeau « en attendant un éventuel vaccin » ; seulement 6 vaches sur 60 sont séronégatives. Chaque année les génisses de renouvellement et les vaches négatives sont testées, et un réallotement est fait. La gestion du pâturage est réorganisée : redécoupage des parcs, éloignement des voisins positifs, points d’eau...Le plus dur est l’hivernage : les 2 lots sont dans le même bâtiment.
Les réformes sont gérées en tenant compte du niveau génétique du troupeau et pas seulement de la besnoitiose.
Avec la conduite en lots : le temps passé est plus faible (pas de temps de surveillance sur les positives), 55 vaches sur 80 sont négatives en 2016, l’éradication des dernières bêtes séropositives est envisagée pour 2018.
Cédric insiste : chaque éleveur doit connaître le statut de son troupeau donc analyser, et élaborer sa stratégie de lutte. Alloter c’est possible et permet d’éradiquer.
Bernard témoigne d’une situation qui dure depuis plusieurs saisons. Environ 200 vaches laitières de 5 élevages différents montent chaque année sur cet alpage de Savoie.
En 2015, des cas cliniques de besnoitiose ont été découverts sur votre alpage, comment avez-vous réagi ?
Avec le vétérinaire, nous avons contacté le GDS et fait analyser les 200 vaches de l’alpage. Résultat : 23% étaient séropositives ! Tous les éleveurs du groupement, d’un commun accord, ont décidé de s’engager dans le plan besnoitiose, avec pour objectif de ne pas remonter cette maladie à la prochaine saison d’alpage.
A votre avis, le choix d’un assainissement a-t-il été efficace ?
Personnellement oui, même si l’abattage de 26 des 100 vaches laitières du cheptel a de lourdes conséquences, je ne voulais pas garder un seul animal positif au risque de contaminer les autres élevages de l’alpage.
Pourtant en 2016, des bovins malades et positifs ont de nouveau été détectés, comment l’expliquez-vous ?
Un manque de rigueur général. Toutes les analyses des vaches avaient bien été faites avant la montée, mais la vérification des résultats n’a pas été suffisante pour éviter qu’une vache positive ne monte. La besnoitiose est un problème collectif : il suffit qu'une vache positive monte sur l'alpage pour que tous les troupeaux soient atteints. La réussite d'un assainissement collectif repose donc sur la rigueur du suivi des analyses, la communication entre éleveurs et l'implication de tous.
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